Mobiliser des données spatiales en agriculture et environnement

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Les données ne sont PAS qu’un sujet « tech ».

Elles incarnent au contraire des enjeux profondément politiques, économiques, scientifiques et démocratiques.

Si tous les acteurs ne jouent pas le jeu dans l’ouverture des données en agro-environnement, le sujet avance quand même. 

  • Des acteurs publics et parapublics comme l’IGN ou Météo France ont fait de gros efforts d’accès à leurs données. 
  • Des catalogues de données spatiales sont mis à disposition à de nombreuses échelles territoriales.
  • Beaucoup d’observatoires agricoles se sont ouverts. On pourrait même créer un observatoire des observatoires ! 

Et ces données sont utiles à plein d’égards :

  • Générer des statistiques annuelles et connaissances pour éclairer, instruire & débattre
  • Tracer & Certifier les activités des chaînes de valeur agricoles.
  • Mesurer les progrès et évaluer en continu l’impact de politiques publiques.
  • Se préparer et anticiper changements qui vont affecter les filières agricoles locales

Il reste qu’encore beaucoup d’acteurs sont loin d’utiliser ou de mesurer le potentiel de ces données spatiales !

Rendre visible l’existant est donc déjà une première mission de sensibilisation importante. 

L’acculturation à ces enjeux spatiaux passera peut-être bien par de la visualisation parce que les données spatiales sont avant tout visuelles. 

Ce dossier sur la mobilisation de données spatiales en agro-environnement est également l’occasion de valoriser toute la connaissance qui commence à être capitalisée sur la plateforme Wiki Agri Tech. En plus de servir la veille collaborative, cette plateforme est maintenant utilisée pour prendre du recul sur les outils numériques en place et de dégager des tendances.

Comme d’habitude, pour les lecteurs du blog, cet article est issu d’entretiens en visio avec des acteurs du secteur (dont vous trouverez les noms à la fin de l’article) que je remercie pour le temps qu’ils ont pu m’accorder. Plusieurs articles, rapports et wébinaires m’auront permis de compléter les retours d’entretiens. 

Un remerciement particulier pour Gaëlle Cheruy Pottiau pour ses relectures et commentaires :

Bonne lecture !


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Préambule important


Agronome de formation, je manipule de l’information géo spatialisée depuis de nombreuses années à plusieurs échelles spatiales. Si j’ai commencé par travailler sur de la donnée à haute résolution spatiale (plutôt à l’échelle de la ferme voire même de la parcelle), je propose ici de prendre du recul sur l’utilisation de données spatiales à des échelles plus larges. Je pars du principe que ces données, encore mal connues, seraient pourtant utiles dans le cadre de politiques agricoles territoriales.

L’écriture de ce dossier a été plus douloureuse que prévu. J’ai ressenti une difficulté à trouver des cas d’usage clairs et précis sur l’utilisation de données géospatiales à ces échelles-là. Par manque de contacts, de bibliographie pertinente et/ou par manque de cas d’usage (c’est peut-être un constat général à assumer suite à ce dossier), j’ai eu plus de de peine que d’habitude à savoir quand m’arrêter pour produire ce dossier.

Ce dossier fait suite à un précédent dossier de blog où j’avais déjà commencé à lister quelques sources de données en agriculture . 

Je rappelle ici que je rédige des dossiers de vulgarisation et non pas des articles scientifiques (même si j’ai pu en écrire dans le passé). Ces dossiers sont néanmoins largement creusés et fouillés. Ils sont la synthèse (parfois à peine remaniée) de ce que j’ai pu lire et/ou écouter de mes interviewés. La vulgarisation n’est pas pour moi une simplification outrancière de la réalité mais bien une façon de rendre la science plus accessible. J’essaye de rendre ce travail au maximum objectif même si je reste forcément engagé dans mon écriture.

Merci de bien garder ça en tête tout au long de la lecture de ce travail !

Quelles données géospatiales mobiliser en agroenvironnement ?


Quelques bonnes pratiques avant de se jeter corps et âmes dans ces sources d’informations :

  • Vérifiez les dates d’actualisation des données
  • Questionnez la méthode d’acquisition des données
  • Intéressez-vous aux conditions d’utilisation des données (couverture géographique, résolutions spatiales et temporelles, etc).
  • Creusez les métadonnées associées aux données

Données thématiques


Ces listes, bien avancées mais certainement pas exhaustives, continueront à être mises à jour régulièrement (hopefully). La recherche dans ces listes thématiques ne vous empêche pas d’aller creuser les catalogues de données et les observatoires thématiques détaillés plus bas.

Certaines de ses bases sont des socles communs au niveau national qui peuvent ne pas être suffisamment détaillées au niveau local. Ça n’est pas pour autant une raison de travailler dans son coin et il peut être intéressant de venir enrichir le niveau national avec des données locales dans une logique de mutualisation des travaux.

Gestion de la ressource en eau, hydraulique agricole

Données météorologiques et climatiques, Projections Climatiques

Sont notamment accessibles l’ensemble des données aux stations https://meteo.data.gouv.fr/datasets?topic=6571f26dc009674feb726be9 mais également les données spatialisées SIM https://meteo.data.gouv.fr/datasets/6569b27598256cc583c917a7

Les API de données, modèles de prévisions, radar,…le sont quant à elles depuis : portail-api.meteofrance.fr

Adaptation au déréglement climatique

  • Le portail dédié à l’adaptation au changement climatique en agriculture « Canari » du cabinet Solagro & le portail Climatdiag pour calculer localement des indicateurs agroclimatiques https://climadiag-agriculture.fr/
  • Le portail Agroclimatologie de Serge Zaka pour cartographier les impacts prévisionnels du déréglement climatique : https://agroclimatologie.com/ 
  • Le portail du DRIAS https://www.drias-climat.fr/ qui vise à mettre à disposition les projections climatiques régionalisées de référence, pour l’adaptation en France
  • Le portail Awa Agri Adapt financé par l’Union Européenne https://awa.agriadapt.eu/fr/
  • Le portail Géorisques pour caractériser et cartographier les risques sur les territoires : https://www.georisques.gouv.fr/ 
  • Des exemples de plateformes régionales dédiées au changement climatique et à la transition écologique (ex : en PACA https://citizenclimet.fr/)

Résilience alimentaire

Les données pédologiques (Sol)

Les données autour des enjeux énergétiques en agriculture

Les données de pratiques agricoles

Spécifiquement sur les données épidémiologiques et d’utilisation de produits phytosanitaires :

Plus largement :

Les données d’occupation du sol

  • La BD TOPO, une base de données de description vectorielle 3D (structurée en objets) des éléments du territoire et de ses infrastructures, de précision métrique, exploitable à des échelles allant du 1 : 2 000 au 1 : 50 000 https://geoservices.ign.fr/bdtopo 
  • Le fonds Cartographique BD CARTO de l’IGN qui permet d’avoir une vision et une analyse d’ensemble sur un territoire https://geoservices.ign.fr/bdcarto

Ces deux bases permettent d’accéder aux infrastructures et surfaces non-agricoles (ZNA), ce qui peut être intéressant pour des sujets autour des ZNT et des aires d’alimentation de captage (AAC)

Dans un précédent billet de blog, j’avais déjà apporté plusieurs éléments complémentaires sur le RPG : https://www.aspexit.com/ou-recuperer-des-sources-de-donnees-en-agriculture/#RPG_%E2%80%93_Registre_parcellaire_graphique. Le RPG est rediscuté également en fin de ce dossier de blog dans la section « Usages et Applications »

La nomenclature CLC comprend 44 postes répartis selon 5 typologies d’occupation du sol : territoires artificialisés, territoires agricoles, forêts et milieux semi-naturels, zones humides, surfaces en eau

Je rappelle l’existence de l’outil « Remonter le temps » de l’IGN pour voir et comparer des couches aériennes entre plusieurs décennies : https://remonterletemps.ign.fr/

Les données topographiques et géologiques

  • La BD Alti : le modèle numérique de terrain maillé du territoire français à 25 mètres de résolution : https://geoservices.ign.fr/bdalti 
  • Le RGE Alti : le modèle numérique de terrain maillé du territoire français à 1 mètre de résolution : https://geoservices.ign.fr/rgealti 
  • Le visualiseur de données scientifiques du BRGM i-Info Terre pour avoir des informations sur le sous-sol (carte géographique du sous-sol), forages d’eau, anciens sites industriels, mouvements de terrains, cavités souterraines et aléa retrait-gonflement.
  • Le portail InfoNappe pour accéder aux données sur les eaux souterraines (niveaux d’eau dans les nappes, via le portail d’Accès aux données sur les eaux souterraines ADES : niveaux d’eau, qualité des eaux souterraines, etc.)
  • La plateforme mobile InfoGéol pour accéder en tout point du territoire aux informations de la carte géologique de la France au 1/1 000 000 et au 1/50 000 ainsi qu’aux logs géologiques issus de la banque de données du sous-sol du BRGM.

Infrastructures agroécologiques

  • La couche nationale sur les linéaires de haies en France métropolitaine : BD Haies : https://geoservices.ign.fr/bdhaie 
  • Les référentiels géographiques forestiers (carte des sols de forêts) et les masques de forêts françaises au travers de la BD Forêt : https://geoservices.ign.fr/bdforet 
  • Les zones d’intérêts écologiques ZNIEFF (types 1 et 2, en mer), ZICO, réserves de biosphère, parc naturels, réserves, arrêtés de biotope, surfaces non admissibles (SNA) sur les cartes de l’IGN 
  • La base de données « OpenObs » de l’INPN (Inventaire national du patrimoine naturel) pour accéder aux données d’observation et de suivi des espèces https://inpn.mnhn.fr/programme/donnees-observations-especes/references/openobs

Les statistiques agricoles généralistes

Les Contours administratifs

Les catalogues de données agricoles (plutôt géospatiales)


Notez que le Géoportail sera remplacé par la Géoplateforme, ce qui permettra à l’IGN de diffuser des donnes massives (ex : les données Lidar HD) et qui donner la possibilité aux services de l’état de venir déposer leurs données et de les diffuser plus largement.

Le GéoDataGouv, pour celles et ceux qui connaissaient la plateforme n’existe plus. Tout est centralisé sur la plateforme Data.Gouv.

Le gouvernement a également mis en place La « plateforme des plateformes » : https://www.etalab.gouv.fr/plateformes/ qui recense du coup de nombreuses plateformes du ministère pour aller récupérer des données

Des banques d’images pour de l’apprentissage machine : Kaggle.com, Agriculture Vision (https://paperswithcode.com/dataset/agriculture-vision), Dataset Search sur Google, les Open Data de PlantNet (https://plantnet.org/open-data/), ImageNet (https://www.image-net.org/),

Outre les nombreuses plateformes nationales, l’association Afigéo a mis en place un certain nombre de plateformes d’animation territoriale (voir figure ci-dessous).

Figure 1. Les plateformes d’animation territoriale autour de l’information géographique en 2022. Source : Afigéo

Les observatoires thématiques






Tentons de prendre un peu de recul


Vers une politique publique de la donnée ?


Comme le rappelle très clairement le député Eric Bothorel dans le cadre de sa mission gouvernementale (Bothorel, 2020), il faut sortir de l’idée que les données ne seraient qu’un enjeu « tech ». C’est au contraire et peut-être surtout une question politique, démocratique, scientifique et économique. Politique parce qu’elle permet de donner à voir l’existant et les dynamiques en place. Scientifique parce que la donnée est un vecteur de connaissance. Economique parce qu’elle est un levier d’innovation et qu’elle peut être emparée par de nombreux acteurs. Démocratique parce que la donnée améliore le service public en interconnectant la puissance publique et l’usager.

Rendre accessible des données en Open Data


J’invoque ici l’Open Data comme un mouvement général de mise à disposition et d’ouverture de données. Le terme Open Source est plutôt utilisé quant à lui pour traiter de codes ou d’algorithmie. Je parlerai donc plutôt  d’Open Data dans la suite du dossier.

On pourrait parler d’Open Data à deux vitesses dans le sens où tout le monde en a parfois une définition assez personnelle. 

D’un côté, les données sont formalisées, structurées (pas de doublons, clefs primaires, etc.), transparentes, avec une information complète, juste et à jour, et accessible dans leur plus haut niveau de précision. C’est d’ailleurs tout l’intérêt des Open Data d’être considérées comme justes et de qualité. Les intelligences artificielles actuelles ne s’intéressent du reste pas à discriminer les données open data et les autres – elles ingurgitent simplement l’ensemble des données disponibles. 

D’ailleurs, toute donnée est publique sauf si :

  • Des enjeux  de données personnelles rentrent en compte (cf le RPGD). Il existe néanmoins des principes d’anonymisation des données (pseudonymisation) pour éviter d’identifier les personnes ou entreprises à l’origine des données.
  • Les données touchent au secret défense et/ou au secret industriel
  • Des enjeux de propriété intellectuelle ont été définis 

Vous entendrez parler des principes FAIR (Findable, Accessible, Interoperable, Reusable) – souvent dans le monde de la recherche – autour du sujet d’ouverture des données. Ces principes soulignent des aspects mis en avant plus haut pour limiter les barrières à l’accès et l’utilisation des données pour en maximiser une réutilisation ultérieure. Ces principes sont souvent bien introduits lors des demandes de financement de projets mais pas forcément toujours vérifiés dans leur application lors de la publication des livrables en fin de projets.

De l’autre côté, les données sont moins bien organisées, disponibles sous licences, peu indexées et visibles, difficilement accessibles avec un accès archaïque, peu qualifiées et non standardisées / normalisées, non utilisables en l’état, ou encore simplement disponibles en ligne mais non téléchargeables. On est à ce moment clairement sur du mauvais open data ou sur des données publiées suivant les contraintes du producteur de données.

S’il est une donnée qu’il paraitrait logique de diffuser en Open Data, ça serait peut-être bien les données d’intérêt général. Encore faudrait-il que cette typologie de données soit précisée. Cette notion parait visiblement encore imprécise avec une traduction juridique qui manque de cohérence (Bothorel, 2020). Les données d’intérêt général peuvent être produites et collectées par la sphère publique mais aussi par la sphère privée. Les données de déplacement des citoyens français lors du Covid-19 étaient par exemple fournies par des opérateurs comme Orange.  

Vous entendrez peut-être certains parler de « commun numérique » dans le sens où les données peuvent être vues comme des ressource numérique produite, gérée et gouvernée par une communauté d’utilisateurs selon des règles de gouvernance conjointement élaborées (Wikipédia). La carte collaborative et ouverte Open Street map que vous connaissez surement en est un bon exemple.

L’Open Data – l’ouverture des données – est pourtant légiféré en France. La loi pour une République Numérique d’Axelle Lemaire, datée de 2016 avec application en 2018 fixe un principe d’ouverture de données par principe pour tous les services publics (ministères, IGN, ADEME, établissements publics, DSP, etc.), avec également une ouverture des formats de données. Cette loi doit être plus vue comme une méthodologie mise à disposition qu’un dossier réglementaire. Cette loi n’est ainsi pas accompagnée de sanctions ce qui, comme on peut s’en douter, ne pousse pas tous les acteurs à se l’approprier. Ces enjeux d’ouverture sont partagés également dans la feuille de route numérique pour la planification écologique dans le cadre de France Nation Verte parce que les données servent à générer des connaissances et au pilotage des actions publiques sur les enjeux de transition (https://www.info.gouv.fr/grand-dossier/france-nation-verte/a-proposfeuille-de-route-numerique-donnees).

La loi pour une République Numérique va de pair avec tout un lot de loi européennes plus récentes : RGPD, Data Act, Data Governance Act, qui ont vocation à encadrer l’accès, le partage et la réutilisation des données personnelles et non personnelles. 

Le Data Governance Act (DGA) s’intéresse plus spécifiquement à la gouvernance des données et met ainsi à profit des intermédiaires de données – à l’instar d’Agdatahub en France pour le secteur agricole. Ces intermédiaires sont des opérateurs de données, assurant principalement l’infrastructure pour faire transiter les données entre acteurs, la gestion centralisée des consentements des acteurs à partager leurs données, et un système d’identification unique connecté au routeur de consentement pour identifier les personnes morales. 

La plateforme française AgdataHub, en faillite en 2024 et rachetée par Netframe en 2025, a des interlocuteurs similaires à l’échelle européenne. Chacun, à son échelle nationale, participe à la dynamique des « data spaces » (espaces de données) agricoles. Et au niveau européen, au data space européen (CEADS : Common European Agriculture Data Space https://ceads.eu/ & European Partnership about Agriculture Data) lancé en avril 2025 et qui a pour objectif  d’ici 2028 de faciliter le partage, le traitement et l’analyse des données agricoles de manière sécurisée, fiable, transparente et responsable entre les pays européens en proposant un ou plusieurs modèles économiques viables

Le Data Act (DA), quant à lui, est plus orienté vers une meilleure répartition de la valeur issue de l’utilisation des données personnelles et non personnelles entre les acteurs. Assez concrètement, cela veut dire que, pour des vendeurs d’outils numériques agricoles ou des fournisseurs de services cloud, il faudra par exemple Garantir l’accès des utilisateurs à leurs données produit, Organiser le droit des utilisateurs à partager leurs données avec des tiers, ou encore supprimer tous les obstacles techniques ou contractuels qui empêcheraient ou dissuaderaient un client de changer de fournisseur ou de solution (https://www.journaldunet.com/publishers/1541723-se-preparer-au-data-act-les-points-cles-a-anticiper-avant-septembre-2025/).

Au niveau européen, la directive Open Data (directive UE 2019/1024) vise à harmoniser et faciliter l’accès aux données publiques au sein de l’UE (https://www.decideurs-magazine.com/digital-marketing/61053-le-developpement-des-technologies-d-ia-en-europe-faciliter-l-acces-aux-donnees-publiques-et-creer-des-dataspaces-2.html). Cette directive établit le principe selon lequel les données du secteur public doivent être librement accessibles et réutilisables à des fins commerciales ou non commerciales en imposant notamment la gratuité de la réutilisation des données publiques et la mise à disposition des ensembles de données de forte valeur, identifiés par la Commission européenne, dans des conditions favorisant leur réutilisation.

En France, la loi SREN “Sécuriser et Réguler l’espace numérique “ promulguée le 21 mai 2024 en France transpose les règlements européens du la donnée (DMA, DSA, DGA, DA..) tout en renforçant la protection des citoyens et des entreprises en ligne. 

Rajoutons également que la commission européenne a défini un ensemble de jeux de données à haute valeur ajoutée (high-value datasets – https://digital-strategy.ec.europa.eu/en/news/commission-defines-high-value-datasets-be-made-available-re-use) pour lesquels une réutilisation doit être rendue possible. Ce travail s’inscrit plus largement autour de la directive sur les données ouvertes et la réutilisation des informations au secteur public (https://eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/TXT/?qid=1561563110433&uri=CELEX:32019L1024). En France, la direction numérique de l’Etat (la DINUM) a une mission de rapportage du bon déroulement de ce programme auprès de l’Union Européenne. 

En France, les syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA) ont proposé en 2018 un certain nombre de principes censés sécuriser les échanges de données avec les agriculteurs : label et charte DataAgri (https://www.data-agri.fr/). Si les propositions semblent aller dans le bon sens, cette charte n’est pas soumise à sanctions et relativement peu d’acteurs du monde de l’AgriTech s’en sont rapprochés.  La charte Data-agri était initialement une réponse au vide juridique sur les données professionnelles agricoles suite à la publication du règlement RGPD. En 2025, la mise en application des deux règlements européens DGA (Data Governance Act) et DA (Data Act) – transposés en France via la loi SREN – va pousser les acteurs agricoles européens à mettre à jour le guide des bonnes pratiques  des échanges de données agricoles européens “Code of conduct agricole” (https://www.cema-agri.org/publication/brochures/37-eu-code-of-conduct-on-agricultural-data-sharing)

Les structures et dispositifs à connaître en France

  • Le portail de données français Data.gouv https://www.data.gouv.fr/ (et son penchant européen Data Europahttps://data.europa.eu/en), porté par la mission gouvernementale Etalab, qui font un gros travail d’indexation et de documentation.
  • L’association Afigéo (https://www.afigeo.asso.fr/) qui recense les portails cartographiques au niveau régionale (cf Figure 1
  • La Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA https://www.cada.fr/), une autorité administrative indépendante chargée de veiller à la liberté d’accès aux documents administratifs et aux archives publiques ainsi qu’à la réutilisation des informations publiques

Le dispositif national de mutualisation de données DINAMIS (https://dinamis.data-terra.org/) dans lequel des consortiums d’acteurs (INRAE, IGN, CNES) achètent des données à des tarifs préférentiels et/ou négocient des tarifs pour les acteurs publics (services déconcentrés, chambres d’agri et autres)

Un partage de données encore assez limité


La donnée existe au sein des instances agricoles. Elle n’est pourtant pas toujours partagée, que ce soit au sein des acteurs agricoles, des administrations de l’Etat, ou encore des institutions de recherche. Certains acteurs allant jusqu’à ressaisir des données disponibles dans un service ou une direction d’un même pôle ou à recollecter des données sensiblement équivalentes. Si l’ouverture des données avance (cf les bases de données, catalogues et observatoires listés plus haut), force est de constater qu’il manque une impulsion à la diffusion plus large de ces données. L’ouverture des données doit gagner en maturité. 

Tout le monde ne joue pas le jeu. Certains acteurs comprennent que la donnée doit être rendue au public. D’autres considèrent de leur côté que la donnée possède une valeur économique intrinsèque et aimeraient ainsi la revendre même lorsque les données devraient être d’ordre publique. Ce manque d’ouverture et/ou de vision collective  vient plus souvent des institutions que des agents eux-mêmes qui n’auraient pas de problème à ce que leur travail soit plus largement réutilisé. Lorsque des données ont été collectées grâce à du soutien financier public, il parait pourtant légitime que le contributeur français (chaque citoyen) puisse y avoir une forme d’accès.

C’est d’autant plus critique que l’asymétrie d’accès aux données amplifie les relations de pouvoir et de domination puisque tout le monde ne dispose pas des mêmes informations pour discuter. L’ouverture des données renforce les contre-pouvoirs en permettant à d’autant plus d’acteurs de s’y intéresser. La communauté d’utilisateurs d’OpenStreetMap (https://www.openstreetmap.org/#map=5/51.51/-7.78), en dépassant les capacités de mises à jour de fonds cartographiques d’acteurs publics, en est un illustre exemple. 

Le rapport Bothorel, en reprenant les constats de la société coopérative Datactivist, mettait en avant que les administrations centrales actualisaient peu leurs données une fois publiées (Bothorel, 2020). En 2020, sur la plateforme data.gouv.fr, 60 % des jeux de données des administrations centrales n’auraient pas été mis à jour depuis plus d’un an (alors qu’il s’agit de 52 % des jeux de données en moyenne, tous producteurs confondus), et 35 % ne l’ont pas été depuis plus de quatre ans.

De jolis cas d’études ont pourtant mis à l’épreuve du temps que lorsque les données sont rendues accessibles, le fourmillement est impressionnant. La mise à disposition ouverte des images satellites des constellations Sentinel en agriculture a fait exploser le nombre de services numériques marketés pour les agriculteurs, et baisser le coût des outils d’aide à la décision. Si cette ouverture a pu en effrayer certains au départ (comme les dronistes par exemple qui ont eu peur que l’imagerie acquise par drone n’ait plus d’intérêt), l’état actuel des choses donne plutôt l’impression d’une complémentarité entre ces acteurs et d’un rééquilibrage des activités.  

Quelles sont les raisons des acteurs agricoles à ne pas suffisamment partager ces données ? Raisons qui ne sont d’ailleurs pas spécifiques au monde agricole et qui ne seront pas toujours présentées comme telles :

  • La crainte d’une mauvaise réutilisation des données par des personnes mal intentionnées. Ce sujet fait écho au manque de confiance entre organismes (atomisation des structures et concurrence inter-structures) et au fonctionnement en silo de certaines structures. Les comités de direction des structures devraient d’ailleurs porter une démarche d’ouverture des données pour qu’elle infuse dans l’ensemble de leur structure.
  • Un manque de compréhension autour de l’intérêt de rendre des données accessibles à une pluralité d’acteurs. Ce sujet fait écho au besoin de sensibilisation et de formation des acteurs aux données géospatiales et à leur usage (voir section suivante)
  • La volonté d’exercer une position d’influence dans le secteur par une maitrise des données. Ce sujet fait écho aux acteurs qui utilisent volontairement des standards de données propriétaires et/ou qui cherchent à devenir indispensables dans les échanges de données

La politique de « saisir la donnée une seule fois », plébiscitée par tous se fait attendre. Et on peut le comprendre aisément en ce sens qu’elle permet d’éviter de passer du temps de ressaisie sur des outils informatiques, de diminuer la charge mentale ou les coûts psychologiques liés à du stress ou de l’inconfort, de diminuer le sentiment d’intrusion nés de contacts répétés avec des interlocuteurs administratifs, d’ouvrir le périmètre d’acteurs pouvant se positionner sur une offre de services agricole …

Cette saisie peut être limitée par des freins techniques (manque ou non utilisation de standards d’échanges communs, non mise à disposition des données) mais aussi par des freins métiers (personne ne parle de la même chose). Pour les lecteurs intéressés, je vous renvoie vers un précédent dossier de blog sur le sujet : https://www.aspexit.com/standards-et-echanges-de-donnees-dans-le-numerique-agricole/

Embrayons sur d’autres raisons qui limitent le partage de données :

  • Un manque ou absence de modèle économique défini autour du partage de la donnée. Les structures qui ont investi du temps et de l’argent dans la collecte ou structuration de données n’ont pas nécessairement envie que d’autres en bénéficient sans contrepartie.
  • La crainte de montrer que l’on ne maîtrise pas bien le sujet des données en interne (données mal structurées, infrastructures techniques obsolètes, manque de vision globale des  données ; faible maturité data etc).
  • Les acteurs ne prennent pas suffisamment le temps et/ou ne font pas l’effort de structurer et organiser la donnée pour qu’elle soit correctement partagée (ex : difficulté de sortir une solution du monde académique, etc). Dans nos organisations modernes, la réunionite implique que l’on passe beaucoup de temps en réunion ou à remplir des tableaux de reporting plutôt qu’à faire du travail opérationnel (et donc de rendre des données à disposition)

Le manque de partage des données est loin d’être uniquement technique. La sécurité et confidentialité des données, souvent légitimée par des enjeux RGPD, ne doit pas masquer une forme de mauvaise foi. Certains acteurs publics prennent prétexte de dispositions de sécurité, qu’ils interprètent dans leur seul intérêt, pour ne pas ouvrir. Il faut assumer que certaines fermetures d’accès aux données sont politiques. Si l’ouverture des données a la capacité de favoriser des débats précis et moins houleux, la fermeture des données peut rendre les acteurs sous tension, et utiliser le moindre chiffre disponible pour soutenir leurs thèses.

L’ouverture des données ne doit pas pour autant être réduite à l’open data. Certaines données sont sensibles et stratégiques (nous y reviendrons un peu plus loin) et il est entendable que ces données ne soient pas mises sur la place publique. Toutes les données n’ont pas ainsi à être ouvertes mais un partage conditionné, restreint ou limité peut être mis en place. Si la mise à disposition des données est déjà une bonne chose, elle n’est pas suffisante. Encore faut-il que ces données soient réutilisées par la suite. Et elles le seront d’autant plus si les qualités afférentes aux données en open data sont respectées. Pourrait-on imaginer que les acteurs soient évalués sur la réutilisation des données qu’ils partagent ? Une sorte d’indicateurs de réutilisation qui justifierait qu’ils ont mis en place les moyens pour que leurs données soient réappropriées par d’autres acteurs.

Un besoin d’acculturation et de formation aux données géospatiales


Composer avec des données spatiales en agro-environnement est plus facile à dire qu’à faire. Les compétences en agronomie ne sont pas suffisantes et appellent des dimensions supplémentaires : géomatique, télédétection, systèmes d’informations géographiques. Ces composantes agronomie-spatial sont parfois disjointes dans les structures ce qui ne facilite pas la manipulation de ces données géo spatialisées. Pour les acteurs publics, par exemple dans le cadre de petites collectivités territoriales, ces enjeux ne sont même pas connus si bien que l’existence même des données spatiales n’est pas connue et que ces compétences ne sont même pas demandées lors de nouveaux recrutements (fossé numérique, illectronisme, etc.). Il est même parfois considéré qu’elles seront apprises sur le tas sans les considérer comme des compétences fondamentales. Ce sont ainsi parfois des nouvelles sémantiques à s’approprier pour de nombreux agents même s’il est clair que tous les acteurs n’ont pas nécessairement les moyens de monter en compétences sur ces sujets de d’Open Data.

Sans aller jusqu’au traitement de ces données, la mobilisation et l’accès aux données n’est pas complètement trivial : connexion à une API, structuration d’une base de données géospatiales, mobilisation de données lourdes, etc. Certaines compétences fines peuvent ainsi être externalisées à des prestataires spécialisés pour n’avoir à travailler qu’avec des données et/ou outils clefs en main et des produits finis pour piloter des politiques publiques ou des actions locales.

Pour des décideurs, c’est donc parfois même difficile de s’apercevoir de ce qu’ils peuvent faire ou de comment utiliser des données géospatiales pour appuyer une prise de décision locale. Rendre visible l’existant est donc déjà une première mission de sensibilisation importante. C’est d’ailleurs ce que la communauté AppliSat fait ressortir d’entretiens avec des utilisateurs (Applisat, 2023). Parmi les points partagés par leurs interlocuteurs du ministère, le besoin d’un point unique pour être informés sur l’existant et le besoin de référents techniques vers qui se tourner sont les deux éléments les plus sollicités.

L’acculturation à ces enjeux spatiaux passera peut-être bien par de la visualisation parce que les données spatiales sont avant tout visuelles. C’est comme cela qu’elles sont parlantes et qu’elles suscitent de l’intérêt.

Quelques centres de ressources à aller creuser ou avec qui rentrer en contact : 

  • Le dispositif national de mutualisation de données DINAMIS dont nous avons parlé plus haut
  • La société coopérative Datactivist (https://datactivist.coop/fr/) qui accompagne les acteurs sur tout un travail de stratégie de méthodes, de process à mettre en place pour s’aligner avec l’Open Data.
  • Le réseau d’animation régionale Theia : https://www.theia-land.fr/blog/artlist/animation-regionale-theia-art/ 
  • La plateforme Appli’Sat qui anime une communauté autour du satellitaire : https://www.applisat.fr/ 
  • Le Lab’OT du CNES (laboratoire d’observation de la terre) qui offre un support technique gratuit et indépendant afin d’aider à connaitre, comprendre, traiter et exploiter les données d’Observation de la Terre : https://eolab.cnes.fr/ 
  • L’association Nereus (Network of European Regions Using Space Technologies), association de régions européennes utilisatrices des technologies spatiales d’observation de la Terre et de géopositionnement : https://www.applisat.fr/nereus-network-european-regions-using-space-technologies
  • Le Géodatalab : 1er incubateur régional de projets autour de la géodata : https://www.crige-paca.org/geodatalab/ 
  • Le CEREMA qui a un rôle d’accompagnateur auprès des collectivités territoriales
  • Les services « Connaissance » dans les structures déconcentrées de l’Etat (DDT, DREAL etc.)

Manque-t-on réellement de données en agro-environnement ?


Une façon d’envisager la chose serait d’assumer que nous manquons de données. A y regarder de plus près, nous disposons quand même d’un nombre assez impressionnant de vecteurs de mesure. A titre d’exemple, et même si les satellites sont loin d’être les seuls outils à disposition pour collecter de l’information, 1192 satellites d’observation de la terre étaient considérés en fonctionnement au début 2023 (dont 589 privés, 480 en imagerie optique, 113 en imagerie radar, 43 en imagerie hyperspectrale, 12 en imagerie thermique). Les dynamiques autour des constellations de nanosatellites (par exemple Planet) laissent entrevoir aussi de très nombreux nouveaux vecteurs d’acquisition. Des données temporelles plus fines (parce que plus de satellites et donc plus de revisites possibles) pourraient certes permettre d’améliorer notre détection de changements et d’événements brusques (détection des stages de culture, description des cycles de végétation, labour et fauches etc.). 

Une autre manière d’aborder le sujet serait plutôt de prendre conscience des données existantes sous utilisées pour tout un tas de raisons (manque de partage et de mutualisation, sensibilité et confidentialité des données non-connaissance de l’existence même des données, manque de structuration des données, etc.). Pour abonder sur le sujet des données sensibles et stratégiques dont nous reparlerons un peu plus loin sur le registre phytosanitaire numérisé, on peut effectivement rajouter que certaines données de sol pourraient indirectement influer sur le prix du foncier, que des données de rendement pourraient influer sur le tarif des franchises et assurances agricoles, que certains usages de l’eau pourraient être une opportunité pour l’Agence de l’eau d’augmenter certaines taxes.

Revenons sur quelques exemples de données insuffisamment partagées.


L’exemple des données TelePAC

Les aides de la PAC sont obtenues après renseignement des informations de l’agriculteur sur le téléservice des aides de la PAC « TelePAC ». 

Certains acteurs agricoles reprochent à l’Agence de Service et de Paiements (ASP), qui s’occupe du service TelePAC, de ne pas rendre plus facilement accessibles les données renseignées sur TelePAC en temps réel et sous consentement de l’agriculteur pour qu’elles puissent être partagées à des acteurs publics/privés extérieurs et faciliter la logique de ne saisir qu’une seule fois les données dans les outils numériques de ces structures-là.

Les données RPG sont effectivement disponibles avec un ou deux ans de retard par rapport à l’année actuelle. Malgré tout, lorsqu’elles sont rendues disponibles, c’est sans une bonne partie des informations renseignées sur TelePAC. A la fois sur des questions de pratiques (labours, pratiques d’intercultures, pratiques d’irrigation, etc.), mais aussi sur des éléments ponctuels du paysage intercultures & bandes enherbées, haies et bocages, infrastructures agroécologiques au sens large, murs et chemins, etc). Des initiatives autour d’identifiants uniques au niveau des parcellaires faciliteraient également un suivi temporel des dynamiques agricoles françaises.

En février 2024, les OPA agricoles (Chambres Agriculture France, FNSEA, JA, ..) demandaient dans un courrier au Ministère de l’Agriculture d’ouvrir les données PAC dans le cadre de la simplification administrative pour faciliter leur réutilisation avec le consentement de l’exploitant agricole. Ce courrier, semble à data ne pas avoir eu d’effet au niveau de l’ASP. 

Quelle en est la raison véritable ? Y a-t-il de sérieux enjeux de confidentialité autour de ces données ? Est-ce que les services de l’ASP sont techniquement en mesure d’ouvrir ces données ou alors les infrastructures techniques ne sont pas en état de le faire ? 


L’exemple des données de sol

La disponibilité des données de sol est toujours assez limitante. Certains fournisseurs ne rendent pas disponibles leurs données brutes d’acquisition (par exemple pour des raisons de confidentialité de chaine de traitements) alors que ces données brutes peuvent intéresser des organismes agricoles ou de recherche. Les laboratoires interprofessionnels d’analyses de sol génèrent des quantités gigantesques de données (très souvent géo-localisées) qui n’ont que peu de valeur intrinsèque pour eux-mêmes. Ces données physico-chimiques (composition des sols, taux de carbone, profondeurs de sol, réserve utile etc) pourraient être mobilisés beaucoup plus largement. Plus spécifiquement sur la réserve utile (en lien avec la profondeur des sols) qui est très sensiblement une des composantes cruciales des analyses pédologiques, le GIS Sols produit une carte au millionième intéressante mais ne rend pas les données brutes accessibles.


L’exemple de données épidémiologiques

Les données épidémiologiques du portail Vigicultures, géré par l’ACTA (Association de coordination technique agricole) sont agrégées et partagées dans le cadre du BSV (Bulletin de Santé du Végétal). Si l’on part du principe que l’acquisition de ces données est soutenue par des fonds publics, ces données brutes devraient être partagées au plus grand nombre pour être remobilisées dans des logiques d’économies de produits phytosanitaires et de protection des cultures. Ces données transmises étant également standardisées depuis de nombreuses années, les référentiels de données (liste des cultures, ravageurs etc..) utilisés devraient également être mis à disposition gratuitement pour faciliter leur déploiement à plus grande échelle. 


L’exemple des données de rendement

Les données de rendement sont disponibles à certaines échelles spatiales en France. Au niveau départemental, les données sont recensées et agrégées par l’institut Agreste. Au niveau cantonal, il est possible d’engager des demandes auprès de France Agrimer. Ces données peuvent néanmoins être biaisées parce qu’elles sont issues de croisements entre des données d’approvisionnement de silos de récolte et déclarations de coopératives par rapport à des surfaces associées au canton. Comme discuté plus haut, les données de rendement sont sensibles et même stratégiques, à la fois pour un agriculteur mais aussi à une échelle nationale en termes de souveraineté alimentaire. Gardons à l’esprit que des acteurs comme les machinistes agricoles, qui embarquent des capteurs de rendement sur les équipements de récolte (moissonneuses notamment) peuvent remobiliser les données de rendement récoltées par ces capteurs parfois même sans que l’agriculteur en ait conscience. Ces données brutes ou améliorées (projections de rendement dans le temps par exemple) pouvant ensuite être revendues à des assureurs ou ré-assureurs. Connaissant ces usages, il serait ainsi naïf de ne pas chercher à mieux mobiliser ces données de rendement pour des acteurs agricoles français.

Quels usages et applications de ces données géo-spatiales en agriculture ?


Quelques cas d’applications non exhaustifs


Les applications qui mettent à profit ces données géospatiales sont nombreuses, et plusieurs sont déjà d’ailleurs mises en place à différentes échelles de travail. Ces applications peuvent être locales (dans le cadre d’enjeux très spécifiques et situés) ou globales (dans une optique de généralisation et de passage à l’échelle), avec des dates d’actualisation régulières (vision à jour et instantanée).

PRODUIRE DE LA CONNAISSANCE : Générer des statistiques annuelles et connaissances pour éclairer, instruire, débattre, faciliter le pilotage et la prise de décision. 

  • Visualiser et Analyser les dynamiques spatio-temporelles de l’occupation du sol : suivre les assolements de rotations sur un territoire, Evaluer les rotations culturales les plus originales, les plus longues ou les plus mises en place, Cartographier les cultures irriguées, etc
  • Suivre les dynamiques spatiales d’exploitation dans le temps : agrandissement, réorganisations, reconfiguration de foncier, etc
  • Visualiser l’état de la biodiversité du le territoire : cartographie des habitats naturels semi-naturels pour les écosystèmes terrestres, connectivité des habitats, cartes de friction (facilité à se déplacer sur un territoire), etc 
  • Evaluer l’état des infrastructures agricoles : connaissance fine sur le linéaire et les ouvrages hydrauliques (trames de déviation, martelières, à quels endroits ça passe, qui est équipé, quel retour à l’état naturel peut-on observer, fuites des réseaux d’eau, etc.
  • Mesurer l’état et les flux des ressources sur le territoire et avec les territoires environnants : production de biomasse sur le territoire, superficies et volumes des plans d’eau pour les soutiens à l’étiage et à l’irrigation, qualité de l’eau (température de l’eau, chlorophylle, turbidité, mesure des flux de carbone et d’azote à l’échelle du territoire, suivi des déchets agricoles et des co-produits, flux de biomasse territoriale de façon dynamique, etc.
  • Evaluer les potentiels de production sur un territoire : cartographier des territoires de production, évaluer les surfaces de production pour mesurer des taux de parts de marché ou de pénétration, anticiper des volumes de production pour piloter une collecte, localisation des gisements de biomasse pour la méthanisation, etc)
  • Visualiser les grands flux logistiques agricoles existantes (état des flux routiers, fluviaux, ferroviaires pour évaluer la pertinente du positionnement de silos de récolte)
  • …..

SUIVRE, SURVEILLER ET CONTROLER : Tracer, Certifier et Reporter les activités des chaines de valeur agricoles. Mesurer les progrès et évaluer en continu l’impact de politiques publiques (si les mesures financées ont un impact). 

  • Contrôler et suivre les politiques agricoles mises en œuvre : sécurité sanitaire, encadrement des droits de plantation de vignes, contrôles vétérinaires, etc 
  • Contrôler le respect des obligations réglementaires : plans de fumures, zones de non-traitements, etc
  • Contrôler le respect de cahiers de charges (filière ou autre) ou de mise en place de pratiques dans le cadre de primes : détection de changement et d’évènements agricoles [fauche, paturage, récolte, labours], changement de pratiques agricoles, etc. 
  • Assurer le suivi des dynamiques agroécologiques sur le territoire : extraction des infrastructures types haies et bocages et autres composantes du patrimoine arboré et arbustif agricole, détection des intercultures et des durées de couverture, évaluation des surfaces de couverture et des typologies de couverts, calcul d’indicateurs paysagers de la mosaïque agricole comme le nombre de parcelles ou la diversité de cultures sur un buffer donné, la continuité écologique des trames vertes et bleues et diagnostics de pollution lumineuse, etc.)
  • Surveiller les changements d’affectation du sol : urbanisation et artificialisation dans le cadre de la politique du ZAN, détection et suivi des friches agricoles, suivi du retournement des prairies et des zones humides

Parmi les thématiques de monitoring à suivre :

DECIDER ET PENSER L’APRES : Analyser les phénomènes sur un territoire. Se préparer et anticiper changements qui vont affecter les filières agricoles locales

  • Faire évoluer les petites régions agricoles et/ou les contours administratifs que nous évoluons en lien avec des enjeux pédoclimatiques, 
  • Evaluer la capacité d’adaptation d’un territoire au dérèglement climatique : cartes d’aires de production biogéographiques dans le temps, etc
  • Quantifier les impacts climatiques : cartographie des zones enfumées (parcelles agricoles) après un incendie, cartographie des surfaces irriguées et irrigables, améliorer les bilan GES des territoires agricoles (projet ABCTerres : https://www.agro-transfert-rt.org/abcterre/)

Analyser les effets combinés des pratiques agricoles et du paysage sur la biodiversité et les enjeux de santé environnementale au sens large

Flash sur trois cas d’étude


Le dispositif Sen4CAP de l’Union Européenne 

Depuis 2023, un système de contrôle en temps réel (dénommé « 3STR ») des déclarations PAC à partir de Copernicus a été mis en place dans tous les pays européens. C’est l’Agence de Service et de Paiement (ASP) qui en assure la mise en œuvre en France. Ce projet 3STR s’inscrit dans la dynamique européenne SEN4CAP dont l’objectif est de fournir un ensemble de processus, méthodes et algorithmes à partir d’imagerie des constellations Sentinel (d’où le SEN de SEN4CAP) pour mieux suivre et contrôler la mise en place des procédures de la PAC (CAP en anglais). D’autres projets de chaines de traitements à partir d’imagerie satellites sont disponibles comme la chaine Sen2-Agri : https://www.esa-sen4stat.org/sen2agri/ 

Ce système de contrôle en temps réel n’a pas vocation, tout du moins pour l’instant, à remplacer complètement les contrôles sur le terrain parce que les algorithmes en production ne peuvent pas encore automatiser l’entièreté des contrôles demandés dans le cadre de la PAC. Au vu des spécificités terrain et de la diversité des contextes de production, il parait difficilement imaginable d’obtenir une automatisation totale des services d’aides de la PAC. Une automatisation complète ne serait d’ailleurs certainement pas pertinente tant elle créerait un sentiment de décalage entre d’un côté les agriculteurs et de l’autre une sorte d’élite détachée des problématiques ultra locales. Loin d’éprouver une phobie administrative généralisée, la plupart des exploitants soutiennent des normes et démarches dont ils estiment qu’elles sont effectives à démontrer leur contribution à l’intérêt général et leur légitimité à bénéficier de soutiens publics (Mesnel, 2024).

Si l’on peut comprendre l’intérêt de s’assurer que les politiques publiques mises en place sont respectées (obligation de moyens), il serait aussi pertinent de s’intéresser aux impacts réels de ces politiques en passant plutôt à une mesure ou contrôle d’indicateurs terrain sous la forme d’une obligation de résultats (pas nécessairement moins couteuse qu’une obligation de résultats : https://www.i4ce.org/publication/lobligation-de-resultats-environnementaux-verdira-t-elle-la-pac/ ). 

A l’heure de l’écriture de ce dossier, il reste assez compliqué d’avoir des informations précises du cette chaine de traitement et sur sa mise en place opérationnelle.


Le Registre Phytosanitaire numérisé

Début 2026, le registre phytosanitaire des exploitants agricoles devra passer au format numérique. Ce registre obligatoire, tenu actuellement plutôt en format papier, joue un rôle de traçabilité des traitements phytosanitaires sur l’exploitation. Il n’est pour l’instant pas prévu que ces registres phytosanitaires soient centralisés dans une base de données nationale de registre phytosanitaire. 

Du point de vue de la connaissance, c’est bien évidemment dommageable parce que cette source d’information globale pourrait répondre à des enjeux de santé environnementale très larges. Les données de pratiques agricoles sont stratégiques mais une grosse partie de leur valeur réside dans leur spatialisation. Ces données phytosanitaires localisées à l’échelle de l’exploitation agricole, croisées avec des données d’agences de santé régionales (les ARS), pourraient être utilisées pour mieux comprendre des dynamiques épidémiologiques locales, valider ou invalider l’effet de certaines pratiques agricoles sur des typologies infectieuses, ou encore pour évaluer l’impact de politiques agricoles locales sur des résultats de santé publique. Du point de vue environnemental, ces données pourraient être croisées avec des données d’analyses d’eau (au niveau des Agences de l’Eau par exemple) pour affiner les effets combinés des assolements, pratiques agricoles, et molécules de synthèse retrouvées dans l’eau. 

Un accès large à cette base de données (par des acteurs variés) aurait plus généralement un rôle dans l’amélioration des pratiques agricoles et dans la prévision d’un arrêt des molécules de synthèse (initiative Ecophyto, amélioration technologique, améliorations des pratiques de pulvérisation, impacts de changement de pratiques agricoles).

Les données des registres phytosanitaires sont puissantes parce qu’elles retranscrivent une utilisation réelle de ces produits phytosanitaires sur le terrain, dans les parcelles des agricultrices et agriculteurs. D’autres bases existent, notamment la BNV-d (base de données de ventes de produits phytosanitaires) constituée à partir des registres de vente des coopératives et des négoces, mais les données agrégées de cette base sont disponibles à des échelles spatiales larges, rendant difficile des croisements avec des données locales. Et les données de la BNDV ne sont pas disponibles non plus en temps réel. Des outils comme Phyto-Explorer, développé par l’INRAE, tentent quand même de spatialiser ces données relativement grossières. Phyto Explorer combine :

  • les données de la Banque nationale des ventes de produits phytosanitaires (BNV-d)
  • les dossiers d’homologation des produits phytosanitaires disponibles dans la base E-phy de l’ANSES
  • des données relatives à l’occupation du sol, qu’elles soient agricoles (issues principalement du RPG) ou non agricoles (bâtiments, infrastructures, etc.).
  • des données de terrain (par exemple des registres phytosanitaires transmis avec l’accord des agriculteurs et agricultrices concernées)

D’un point de vue opérationnel, la mise en place de cette logique de numérisation pose aussi question. Dans la mesure où de nombreux agriculteurs ne sont pas à l’aise avec les outils informatiques, comment ces registres phytosanitaires vont-ils être numérisés ? Peut-on s’attendre à ce que les acteurs agricoles mettent en place de nouvelles prestations (ou intégrées dans des services existants) pour que des opérateurs se rendent chez l’exploitant pour saisir sur un outil en ligne ses interventions phytosanitaires ?

Notez que le projet « Prophyl » porté par le service de la statistique et de la prospective du Ministère de l’Agriculture, appuyé par l’ACTA (le réseau des instituts techniques) est en cours. Ce projet vise à obtenir des informations plus précises et régulières sur les pratiques phytosanitaires en simplifiant la collecte de données https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/statisticon/prophyl/statisticon/  dans le cadre de la mise en application du réglement européen SAIO. Ce réglement prévoit une période transitoire 2025-2027 avec une seule transmission de données sur l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, portant sur la campagne culturale 2026. A compter de la campagne 2028, la transmission de ces données à Eurostat deviendra annuelle et sera effectuée pour une campagne de l’année N au plus tard le 31 décembre de l’année N+1

La société serait-elle néanmoins prête à l’ouverture des données de ces registres ? Les agriculteurs sont embarqués dans des systèmes sociotechniques qu’ils ne contrôlent pas complètement. En d’autres termes, la diminution de l’utilisation de produits phytosanitaires n’est pas aussi simple à dire qu’à faire. Par endettement, manque de compétences sur le territoire, verrouillage d’un acteur agricole, politiques agricoles trop permissives ou encore manque de formation, l’agriculteur n’est pas un acteur isolé de son environnement. Et la société n’en est pas nécessairement consciente. La responsabilisation des agriculteurs (agri-bashing) est très vite arrivée. Des posts sur les réseaux (ici en exemple : https://www.linkedin.com/pulse/o%C3%B9-vivre-%C3%A0-l%C3%A9cart-des-pesticides-agricoles-o%C3%B9-vivre-7mqte/?trackingId=xP1RJjI4Tf6YwE%2FTVX2jWA%3D%3D ou régulièrement répétés par des influenceurs comme Hélène Grosbois), même si on peut bien évidemment comprendre la volonté des citoyens de ne pas subir les effets des produits phytosanitaires, laissent à penser que l’ouverture non contrôlée de ces données géo-localisées pourraient être utilisées à mauvais escient.

Serions-nous prêts, en tant que citoyen, à nous mettre à nu également ? A partager le budget que nous mettons dans notre alimentation ? A présenter la part d’achat en agriculture biologique que nous réalisons ? A renseigner les doses de produits chimiques que nous utilisons dans nos potagers ou pour nettoyer notre maison ?  


Le registre parcellaire graphique (RPG)

Cette base de données est tellement riche qu’il serait dommage de ne pas en redire encore quelques mots.

Pour rappel, le RPG est une grosse base de données géographique qui recense une très grande majorité des surfaces agricoles françaises. On y trouve notamment ce qui est cultivé. Cette base sert de référence à l’instruction des aides de la politique agricole commune (PAC). J’en profite pour rappelle que le RPG présente l’inconvénient de ne pas être totalement exhaustif car il ne concerne que les exploitations agricoles sujettes à des aides de la PAC. On peut ainsi faire appel aux données du RPG Complété, en complément du RPG, pour tenir compte des surfaces agricoles absentes du RPG mais qui contribuent également à la pression phytosanitaire des territoires.

L’IGN a comme mission principale de mettre à jour tous les ans ce RPG, chose qui n’est pas évidente au vu de la quantité de parcelles en France comme vous pouvez l’imaginer. Attention au fait que les données renseignées restent déclaratives et qu’on peut ainsi observer une différence entre les rotations/successions de cultures déclarées et celles effectivement visibles sur le terrain. Les déclarations PAC ne correspondent pas toujours à la réalité, que ce soit par erreur de saisie ou pour des velléités un peu moins inavouables de profiter un peu plus d’aides.

Et quand on commence à fouiller ce RPG dans une optique spatio-temporelle, c’est-à-dire en considérant à la fois ce qui se passe sur un territoire à une année N (assolement) mais aussi les évolutions culturales (rotations) sur un territoire au cours des années, on peut faire plein de choses :

  • Suivre les assolements de rotations sur un territoire et évaluer l’impact de politiques publiques
  • Evaluer les rotations culturales les plus originales, les plus longues, les plus mises en place, etc 
  • Suivre les dynamiques spatiales d’exploitation dans le temps (agrandissement, réorganisations, reconfiguration de foncier etc). Sur ce point, l’accès aux données reste toutefois réglementé. Il n’y a pas de données mise à disposition du public mais l’INRAE a publié une méthodologie de travail (Barbottin et al., 2018).
  • Calculer des indices de diversité, des temps de retournement de prairies, l’âge de prairies, etc

Pour caractériser les assolements de rotations, se pose régulièrement la question de la simplification des successions culturales (passage en fréquence de cultures, classification des séquences etc) dans le sens où plus on rajoute des années dans les successions culturales, plus on augmente le nombre d’individus singuliers. Ces rotations cibles, ces types de rotations, ou ces parangons de rotations sont intéressants mais on pourrait questionner leur utilité. L’objectif est-il de se raccrocher au langage habituel des agriculteurs pour pouvoir discuter ? L’objectif est-il de faire du développement agricole ? Ou alors d’alimenter des modèles de culture mais dans ce cas-là pour prendre des typologies et pas l’ensemble des successions existantes ? Peut-être que nous manquons de méthodes pour tirer parti de cette complexité-là.

A noter que l’INRAE a développé l’outil RPG Explorer pour accompagner l’analyse du RPG. Les équipes de l’INRAE qui travaillent sur RPG Explorer actualisent ces cartographies de successions culturales quand le RPG est actualisé. Les jeux de données disponible regroupent les séquences de cultures à partir du RPG public (source IGN) pour la période 2015-2023 Les données sont fournies par département et au format Geopackage : 

Pour avoir des informations complémentaires sur le RPG : https://www.aspexit.com/ou-recuperer-des-sources-de-donnees-en-agriculture/#RPG_%E2%80%93_Registre_parcellaire_graphique.

En guise de conclusion


S’il est clair que toutes les données ne peuvent pas être diffusées en Open Data (données stratégiques et sensibles, données confidentielles etc.), il n’en reste pas moins que l’ouverture des données doit gagner en maturité. Les enjeux de confidentialité et de sécurité ne doivent pas masquer une forme de mauvaise foi dans le partage de données agricoles. Le sujet est trop grave pour que l’avenir agricole ne soit discuté qu’au sein d’une poignée d’acteurs qui viennent du monde agricole. Une vision collective et trans-partisane s’impose pour apaiser le dialogue.

L’ensemble des données thématiques, catalogues de données et observatoires partagé plus haut montre que le sujet évolue – c’est une réalité. Pas assez vite, certes, mais ça avance. Il est urgent de se sortir l’idée de la tech que les données ne sont qu’un enjeu tech. C’est bien le partage et la diffusion large de données qui permettra à de nombreux acteurs de se mobiliser. Les acteurs, au moins publics et parapublics, ont une responsabilité en ce sens, ne serait-ce que pour respecter la réglementation.

Allez soyons fous : les utilisateurs d’Open Street Map pourraient-ils réfléchir à ce qu’ils pourraient cartographier de manière collaborative pour les agriculteurs ?

Bibliographie complémentaire aux entretiens


Barbottin et al., (2018). Using the French LPIS database to highlight farm area dynamics : The case study of the Niort Plain. 

Bothorel (2020) – Pour une politique publique de la donnée. Mission Bothorel. Ministère

Cour des comptes (2020). Les données du ministère de l’agriculture et de l’alimentation : un potentiel à mieux explorer

Cour des comptes européenne (2020). Nouvelles technologies d’imagerie et suivi de la politique agricole commune: des progrès constants dans l’ensemble, quoique plus lents dans le domaine de l’environnement et du climat. Rapport Spécial

Kermap (2024). Opérationnaliser la donnée satellite pour suivre l’amélioration des pratiques agricoles.

Mesnel, B. (2024). Simplifier les politiques agricoles européennes sans renoncer aux exigences environnementales : une voie étroite à construire

Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires (2023). Plan d’Applications Satellitaires 2023-2027 : vous accompagner dans l’utilisation des données satellitaires pour les politiques publiques.

Séminaires et wébinaires à revoir


Séminaire Chaire AgroTIC [2024] – Quelles données pour caractériser les territoires ruraux ? https://www.agrotic.org/seminaire-agrotic-donnees-et-caracterisation-territoires/

Séminaire INRAE [2020] – Le spatial pour transition agro-écologique : https://ciag.hub.inrae.fr/acces-par-themes/elevage/spatial-et-transition-agro-ecologique-12-2020 

Personnes Interviewées


Certaines personnes interviewées n’ont pas souhaité être citées ici 

NomStructure
Philippe ABADIE & Guillaume MARCHANDIGN
Anaël BIBARTFarmLeap
Karel CHARVATPlant4All
Gaëlle CHERUY POTTIAUIndépendant
Magali DARTUSDatactivist
David JOULINEkylibre
Marc LANGENSAT Toulouse
Morgane LECLEREAgriviz
Ambroise MARTIN CHAVEAgroof
Philippe MARTIN & Baptiste GIRAULTInrae
Maëlle MICHELTerroiko
Audrey PELLET & Alexis FOUSSARDCGDD
Stéphane ROLLECrige PACA
Christophe SAUSSETerres Inovia
Cécile TARTARINEarth Daily Agro
Timon VICATIndépendant
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1 commentaire sur « Mobiliser des données spatiales en agriculture et environnement »

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